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Publié le par SALOMON BIMANSHA




FIDEL CASTRO SE RETIRE


undefinedAprès 49 années au pouvoir à Cuba, Fidel Castro, qui a érigé aux portes des Etats-Unis un Etat communiste né dans les maquis de la Sierra Maestra et tenu tête à dix locataires de la Maison blanche, a annoncé mardi qu'il ne briguerait pas de nouveau mandat présidentiel.

 

 

Raul Castro, successeur désigné de Fidel

 

 

Raul Castro devrait bientôt succéder à son frère aîné Fidel, qui a annoncé mardi que ses forces physiques, atteintes par une lourde opération chirurgicale dont il peine à se remettre, ne lui permettaient pas de briguer un nouveau mandat présidentiel.

 

Dépositaire provisoire des rênes du gouvernement après l'hospitalisation de son frère pour un problème intestinal, Raul Castro, 76 ans, est apparu en pleine lumière le 31 juillet 2006, après presque un demi-siècle dans l'ombre de Fidel.

 

Vice-président du Conseil d'Etat et ministre de la Défense depuis la révolution de 1959, c'est probablement grâce à son savoir-faire et au soutien d'une armée efficace que Fidel a pu se maintenir au pouvoir pendant presque cinquante ans.

 

Autrefois communiste radical, il semble avoir adopté aujourd'hui une ligne plus pragmatique que Fidel et pourrait, à l'avenir, appliquer à Cuba le modèle chinois - un parti unique et une économie de marché.

 

"Les haricots sont plus importants que les canons", avait-il déclaré au début des années 1990, alors que Cuba sombrait dans une grave crise économique après l'effondrement de l'Union soviétique.

 

Il avait alors fortement réduit la taille des forces armées, les faisant passer de 300.000 hommes à 60.000. Afin de les rendre économiquement indépendantes, Raul Castro les avait alors autorisées à s'impliquer dans l'économie cubaine dont elles détiennent aujourd'hui de grandes parts, notamment dans le tourisme.

 

RÉFORMISTE SANS CHARISME

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Né le 3 juin 1931, Raul Castro a été élevé avec son frère dans la grande ferme de leur père dans l'est de Cuba. Comme lui, il a été éduqué chez les jésuites.

 

Il est marié à Vilma Espin, guérilléra rencontrée dans le maquis où s'était réfugiée la rébellion castriste et morte en juin dernier à l'âge de 77 ans. Sa fille Mariela Castro, sexologue, défend les droits des transsexuels de Cuba, où elle milite également pour l'autorisation du mariage homosexuel.

 

Depuis l'attaque des castristes contre la caserne de La Moncada en 1953 et le triomphe de la révolution en 1959, Raul a toujours été le bras droit de Fidel, et les deux hommes se vouent une entière confiance.

 

Avec l'aide des Soviétiques, il a fait d'une guérilla de bric et de broc l'une des armées les plus puissantes du Tiers Monde, engagée notamment en Angola où elle a battu les forces sud-africaines.

 

Raul s'était déjà quelque peu avancé sur la scène politique cubaine quelques années avant son arrivée au pouvoir en se faisant le fer de lance d'une campagne de réformes au sein du Parti communiste et de l'armée.

 

Les observateurs de l'île caraïbe estiment toutefois qu'il n'a pas le charisme, l'habileté politique, la vigueur et l'ambition de Fidel pour diriger le pays avec l'aura dont jouit son frère, que ses éditoriaux hebdomadaires dans Granma, l'organe officiel du parti, contribuaient à maintenir au tout premier plan.

 

 

Biographie  de  Fidel  Castro

 

 

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Fidel Alejandro Castro Ruz, né le 13 août 1926, est le dirigeant de l'île de Cuba, depuis la révolution cubaine de 1958-1959 qui a renversé la dictature du général Fulgencio Batista.

 

Fidel Castro, le Dr Ernesto Guevara (dit « le Che ») et son frère le lieutenant Raúl ont par la suite donné à la révolution, nationaliste au départ, une orientation pro-soviétique et « marxiste-léniniste » au début des années 1960, au moment de son affrontement avec les administrations américaines successives de l'époque. Suite à la révolution, Castro instaura progressivement un régime qualifié de dictatorial par certains ou de Socialisme d'État par le discours officiel, régime fortement étatique et dirigé par un parti unique, avec une liberté de la presse très limitée.

 

Il a d'abord occupé la charge de premier ministre de la République de Cuba de 1959 à 1976 puis assume, depuis le 2 décembre 1976, celle de président du Conseil d'État (chef de l'État) et de président du Conseil des ministres (chef du gouvernement) de cet État. Il est également le premier secrétaire du Parti communiste cubain depuis sa refondation en 1965. Président à vie, Castro aura connu dix présidents des États-Unis : Eisenhower, Kennedy, Johnson, Nixon, Ford, Carter, Reagan, G.H. Bush, Clinton et G. W. Bush.

 

Le 19 février 2008, Fidel Castro annonce son retrait de la tête de l'état cubain

 

La  famille

 

 

Né à Birán, près de Mayarí, dans la province de Holguín (anciennement appelée Provincia de Oriente), le 13 août 1926, Fidel Castro a passé ses toutes premières années dans la ferme d'une famille aisée mais fort compliquée. Fils de Ángel Castro y Argiz, immigrant galicien analphabète, devenu riche propriétaire terrien, et de sa cuisinière créole, Lina Ruz González, alors que Don Angel est encore marié et le divorce impossible avec son épouse délaissée. Quatre enfants naissent hors mariage, Fidel est le 3e et Raul le 4e. Fidel, enfant illégitime, est placé à l'âge de 5 ans à Santiago de Cuba, et ne sera baptisé, de père inconnu, qu'en janvier 1935. Il ne sera reconnu officiellement par son père, et prendra le nom de Castro, qu'en décembre 1943. Raul, de 4 ans plus jeune, est en fait lui-même un demi-frère, la mère de Fidel l'ayant eu d'un sergent, métissé chinois et mulâtre, qu'Angel Castro Ruz a reconnu néanmoins, après la prononciation du divorce avec sa première femme.

 

 

Études et recrutement par les services secrets soviétiques

Fidel suit ses études chez les jésuites et notamment au collège Belén de La Havane. Il entre en 1945 à l'université de La Havane et en sort diplômé en droit en 1950. Une théorie contestée émet l'hypothèse qu’il serait devenu vers 1948 un agent rémunéré par le KGB durant sa période estudiantine. Il participe à des bandes d’étudiants armés dont les opinions politiques sont non communistes, et se trouve à plusieurs reprises mêlé à des meurtres, lors de règlements de comptes entre bandes ou personnalités rivales. En avril 1948, il participe au Bogotazo, émeutes de Bogota qui firent 3 000 morts, orchestrées par des mouvances d'extrême gauche contre la création de l'OEA, l’Organisation des États américains dont le congrès fondateur se tenait dans cette ville. L’étendue du rôle de Fidel Castro dans ces événements est sujette à débat.

 

Mariage et opposition à Batista

 

En octobre 1948, il épouse sa première femme, Mirta Diaz Balart, de famille bourgeoise de l'Oriente, comme Batista et Castro, et dont le frère sera… ministre de l'intérieur de Batista. Ils passent leur lune de miel à New-York. Le mariage ne durera que quelques années. De 1950 à 1952, il se consacre au droit, puis se présente au Parlement pour le « Parti orthodoxe ». Mais le coup d'État du général Fulgencio Batista, qui renverse le gouvernement de Carlos Prío Socarrás, annule ces élections. Castro attaque Batista en justice, l'accusant d'avoir violé la constitution, mais sa demande est jugée irrecevable.

 

 

Organisation de la lutte armée et exil

Castro organise alors une réaction armée en attaquant la caserne de Moncada le 26 juillet 1953, mais celle-ci est un désastre. Quatre-vingt des assaillants sont tués, et Castro est arrêté et condamné à 15 ans de prison. C'est à cette occasion qu'il rédige « L'Histoire m'acquittera » discours passionné défendant son action et explicitant ses thèses politiques. Libéré lors d'une vague d'amnistie en mai 1955, il s'exile au Mexique puis aux États-Unis avec son frère Raúl, d'où il réorganise la résistance à Batista. On les appelle le Mouvement du 26 juillet. À cette époque, Castro se définit comme un adepte de la philosophie jeffersonienne et adhère à la formule Lincoln de coopération entre le capital et le travail. En 1959, il affirme au U.S. News and World Report qu'il n'a l'intention de nationaliser aucune industrie.

 

 

Le chef de la guerilla

Le 2 décembre 1956, il rentre clandestinement à Cuba, avec 82 autres exilés dont Che Guevara, sur le navire de plaisance Granma dans la Province Orientale (au sud-est de Cuba). Au moment où Castro et ses hommes débarquent, l'armée de Batista les attendait. Après quelques jours de combats, seuls 12 des 82 hommes engagés ont survécu. Ils se réfugient dans la Sierra Maestra d'où ils mènent une guérilla contre l'armée de Batista. Ils sont alors soutenus par le gouvernement américain qui leur fournit de l'argent et des armes[4]. Ce dernier commet une erreur stratégique en ne les repoussant pas à la mer : il déclare que personne ne survit dans la Sierra Maestra, mais Castro et ses hommes le démentent dans les faits. Parmi les survivants se trouvent Che Guevara, Raul Castro et Camilo Cienfuegos.

 

 

Soutien des États-Unis et prise du pouvoir

Gagnant le soutien populaire, le mouvement regroupe bientôt 800 hommes. Le mouvement révolutionnaire est d'ailleurs très populaire aux États-Unis, Le New York Times et CBS envoient leurs reporters, Castro apparaît alors comme un héros de la démocratie. Le Gouvernement des États-Unis, gêné par la brutalité du régime de Batista, retire l'aide militaire américaine qu'il lui apportait et commence à voir en Castro une alternative à Batista. Le 24 mai 1958, Batista envoie dix-sept bataillons (plus de 10 000 hommes) contre Castro lors de l'Opération Verano. Bien qu'en infériorité numérique, Castro remporte des victoires, aidé en cela par des désertions massives dans l'armée de Batista. Au cours de la contre-offensive de l'automne 1958, les forces révolutionnaires prennent Santiago de Cuba, la deuxième ville du pays, et Santa Clara. Le 31 décembre 1958, alors que la situation est très incertaine, Batista fuit le pays avec 40 millions de dollars vers la République dominicaine, puis l'Espagne de Franco. Au 1er janvier 1959, Castro et le président élu Carlos Rivero Agüero survolent le pays et les forces castristes prennent La Havane le 8 janvier 1959. Le crédit de Castro auprès de la population cubaine est énorme ; à cette époque il passe encore pour un modéré et un démocrate. Un premier gouvernement temporaire est mis en place, associant toutes les forces d'opposition à Batista. Ce gouvernement a pour mission de préparer des élections dans les 18 mois. Cuba devra cependant affronter l'opposition croissante des États-Unis aux réformes nationalistes que Castro veut amener dont la nationalisation des industries clés afin de redonner au peuple Cubain les ressources nécessaires à son développement. Rapidement il sera confronté à un choix déterminant, soit renoncer aux réformes nationalistes désirées ou s'orienter vers la nationalisation complète de l'industrie et des banques et le socialisme. Refusant de renoncer à la libération de son pays de la tutelle des grands groupes financiers et industriels américains, le gouvernement de Castro s'orientera vers le socialisme.

 

 

Castro au pouvoir

Les États-Unis reconnaissent très rapidement le nouveau régime, et Fidel Castro devient premier ministre en février. Mais une tension se développe alors qu'il commence à exproprier des industries américaines telles que United Fruit, proposant une compensation uniquement fondée sur la taxe foncière que ces dernières s'étaient arrangées pour maintenir artificiellement basse. En avril 1959, Castro rencontre le vice-président Richard Nixon à la Maison Blanche. On raconte qu'Eisenhower évita Castro, prétextant une partie de golf, pour laisser Nixon discuter avec lui et déterminer s'il était communiste. La politique économique de Castro avait inquiété Washington, qui pensait qu'il avait fait allégeance à l'Union Soviétique. Suite à cette rencontre, Nixon expliqua que Castro était naïf mais pas forcément communiste. Il n’est alors qu’un réformateur humaniste et explique : « Le capitalisme sacrifie l’homme… Le communisme sacrifie les droits de l’Homme. »

 

Ce n’est qu’en 1960 qu’il se rapproche de Mikoyan et entame un net virage vers le régime russe. En février 1960, Castro signe un accord avec l'URSS pour l'achat de pétrole suite au refus des raffineries américaines expropriées implantées à Cuba de le lui fournir. Les États-Unis suspendent peu après les relations diplomatiques avec l'île. À la grande inquiétude de l'administration Eisenhower, Cuba resserre progressivement les liens avec l'Union Soviétique. Nombre de conventions sont signées entre Fidel Castro et Nikita Khrouchtchev concernant une aide substantielle en matière économique et militaire.

 

 

Lider Maximo

 

Seuls ses détracteurs (et la presse française) utilisent cette expression qui n'est jamais employée à Cuba. Le surnom de Fidel Castro utilisé par ses partisans à Cuba et dans toute l'Amérique Latine est « El Comandante » ou plus simplement « Fidel » .

 

 

 

Le 2 décembre de cette même année, lors d'une intervention télévisée, Castro se définit comme un « marxiste-léniniste » et annonce que Cuba adopte le communisme. Pendant les années soixante, plusieurs autres tentatives de moindre ampleur sont menées. Les exilés cubains, financés et équipés par la CIA, tentent d'imiter la révolution castriste, formant des guérillas qui opèrent en particulier dans la Sierra de Escambray une région proche de Trinidad. Mais le régime cubain est désormais doté en armes lourdes venues du bloc de l'est, la guérilla est quadrillée par les forces révolutionnaires castristes et même si un faible taux de la population de la région a apporté un soutien à cette "guerre de bandit", ils furent finalement arrêtés. Il est indéniable que le commandante a toujours bénéficié d'un soutien populaire important, ceci expliquant pourquoi la population ne se soulèvera jamais.


 

Interventions militaires extérieures

Dès les années 1960, Cuba soutint de façon plus ou moins discrète des mouvements de guérillas communistes en Amérique latine, dans les Caraïbes et en Afrique mais à partir de 1975, l'armée cubaine intervint de façon directe dans des conflits sur ce dernier continent.

 

Cuba envoya en été 1975 des conseillers militaires au MPLA (Mouvement populaire de libération de l'Angola) qui avait pris le pouvoir en Angola lors de son indépendance.

 

En novembre, en réponse à l'intervention militaire sud-africaine sur le sol angolais, des unités régulières sont déployées: il y aura jusqu'à 50 000 hommes en permanence, et 300 000 soldats cubains auront été présents en 13 années de conflit. Cette aide militaire de Cuba à l'Angola est connue comme l'"Operación Carlota".

 

L'armée cubaine disposait de son propre état-major et constituait en fait la principale force militaire du MPLA avec des régiments d'artillerie et des blindés engagés, tandis que les forces du MPLA constituaient l'infanterie chargée des ratissages, etc. L'URSS s'était chargée du pont aérien, et a également fourni des avions MiG-21 avec des pilotes à l'armée cubaine.

 

La présence cubaine en Angola a eu en fait deux temps, le premier fut immédiatement après l'indépendance de l'Angola (en fait les premiers hommes, habillés en touristes, arrivèrent un peu avant) et fut décisive pour battre les milices soutenues par le Zaïre, les États-Unis et l'Afrique du Sud qui tentèrent de chasser le MPLA dès l'indépendance du pays. La colonne qui attaquait par le nord fut vite battue et le Zaïre préféra se retirer du conflit. Au sud la progression fut plus lente, mais l'armée angolaise et les cubains finirent par récupérer le terrain envahi. Des pourparlers de paix eurent alors lieu, où Cuba ne fut pas présente, qui reconnaissaient l'indépendance de l'Angola, l'Afrique du Sud se compromettait à ne plus soutenir de mouvements subversifs en Angola, et les cubains se retiraient progressivement.

 

Le deuxième temps a lieu lorsque les forces cubaines se sont presque entièrement retirées[réf. nécessaire], l'armée sud-africaine pense pouvoir profiter de l'occasion et lance une offensive de grande ampleur à partir de la Namibie. En janvier 1988, la bataille de Cuito Cuanavale oppose 20 000 soldats angolais et 5 000 soldats cubains à 7 000 soldats de l'armée sud-africaine et 10 000 combattants de l'UNITA. Cette bataille, qui constitue la plus importante engagée sur le continent africain depuis la Seconde Guerre mondiale, se solde par un échec relatif de toutes les forces engagées, en dépit des proclamations de victoire des uns et des autres, et marque les limites de la solution militaire. Au nombre impressionnant de soldats angolais et cubains tués répond l'absence de conquête territoriale de l'UNITA qui échoue à prendre la ville aux Cubains.

 

Le 20 juillet 1988, un accord en 14 points est trouvé entre l'Afrique du Sud, l'Angola et Cuba. Parmi ceux-ci, la mise en œuvre de la résolution 435 prévoyant des élections en Namibie sous le contrôle des Nations unies en contre-partie du repli du contingent cubain. Le protocole de Genève est signé le 5 août et le 22 août, l'accord de paix est signé entre l'Angola et l'Afrique du Sud à Ruacana. Le 22 décembre, par l'accord de Brazzaville, un calendrier sur la mise en œuvre de la résolution 435 et celui du retrait cubain d'Angola est ratifié par tous les participants au conflit

 

Le soutien à Cuba contre la politique d'Apartheid sera reconnu par Nelson Mandela dès 1990 lors de sa libération puis plus tard quand, premier président noir d'Afrique du Sud, Cuba sera le premier pays où il se rendra en visite officielle

 

Cuba a également envoyé des troupes en Éthiopie en 1977, à partir du moment où la junte militaire dirigé par Mengistu Haile Mariam avait décidé de s'allier à l'URSS.

 

Dans les années 1980, plusieurs milliers de conseillers militaires furent envoyés pour soutenir le gouvernement sandiniste du Nicaragua.

 

Les problèmes des demandeurs d'asile

Le 28 mars 1980, un bus de demandeurs d'asile s'écrasa contre les portes de l'ambassade péruvienne à La Havane. Plus de 10 000 Cubains entrèrent dans l'ambassade en 48 heures. Le 20 avril, Castro annonça que tous ceux qui le souhaitaient pouvaient quitter le pays via le port de Mariel à La Havane. Les exilés cubains se mirent à naviguer vers Mariel formant ce qui fut appelé la « flottille de la liberté ». Selon les gardes-côtes américains, 124 776 Cubains avaient quitté le pays lorsque Castro ferma les vannes le 26 septembre.

 

Bien que la plupart des Cubains qui quittèrent l'île pendant cette période aient été des demandeurs d'asile réels, Castro en profita pour expulser 20 000 citoyens criminels. Cet épisode a inspiré un jeune scénariste américain, Oliver Stone, pour un remake à succès, Scarface, réalisé par Brian De Palma en 1983 d'après un film de Howard Hawks de 1932.

 

 

Les critiques contre les États-Unis

 

 

Fidel Castro se livre à de virulentes critiques contre la politique américaine d'embargo et les tentatives fréquentes de renversement de son gouvernement. Il condamne aussi la mainmise des entreprises américaines sur les pays en voie de développement et même la politique de santé publique des États-Unis. Récemment, il a également sévèrement critiqué la politique migratoire de son voisin qui empêche les émigrés cubains de rendre visite à leur famille dans l'île. Il s'oppose aussi à l'attitude des pays développés vis-à-vis des pays en voie de développement, regrettant le poids croissant du service de la dette extérieure. Il accuse les États-Unis d'avoir eux-mêmes organisé les attentats du 11 septembre et affirme que le Pentagone a été touché avec un missile et non avec un avion détourné[10].

 

Nombreuses sont les accusations dont les États-Unis font l'objet. Pendant la Guerre froide, ils ont provoqué de nombreuses attaques secrètes et mortelles contre Cuba afin d'affaiblir le pays et par là même, de faire tomber le gouvernement Castro. En 1971, une épidémie de peste porcine africaine fut importée par des organisations anti-castristes soutenues par la CIA, ce qui fut révélé par la presse américaine en 1977. Les Cubains durent euthanasier la moitié de leurs porcs pour enrayer la maladie. En 1981, une épidémie de dengue tua 188 personnes ce qu'une enquête internationale, conduite peu après, attribua aux Américains. En 1988, le procès du leader d'Omega 7, Eduardo Arocena, pour le meurtre du diplomate cubain Félix García en apporta de nouvelles preuves. D'autres pathologies telles que la mycète du tabac ou le smut de la canne à sucre leur furent attribuées, tout comme les tentatives répétées d'assassinat de leaders cubains, qui seraient au nombre de 638 d'après le livre de Fabian Escalante, ancien des services cubains.

 

 

Après la fin de la guerre froide

En 1989, Castro prend ouvertement parti contre l'évolution des pays « socialistes » vers l'économie de marché et la démocratie libérale. Cette année là est également organisé un procès contre le général Ochoa, héros de la Guerre d'Angola accusé de trafic de drogue. De toute évidence, ce procès a été truqué : les accusations ne tiennent que si Castro était lui-même au courant et fermait les yeux sur une source importante de devises ; d'autre part, la DEA américaine projetait d'enlever le général Abrantès, ministre de l'Intérieur pour le traduire en justice, parce qu'il était accusé également de trafic de drogue. Castro a préféré fusiller le premier à la fin du procès tandis que l'autre est mort en prison une année après qu'il eut commencé à purger sa peine dans des circonstances non claires. Le vrai problème est politique, car le général Ochoa était favorable aux réformes de Gorbatchev et était en position de tenter un coup d'État militaire.

 

En 1998, Jean-Paul II fait une visite officielle à Cuba. Castro démontre ainsi qu'il n'est pas aussi anti-clérical que le laisse dire ses détracteurs.

 

 

 

Les problèmes de santé et la question de la succession

Le 31 juillet 2006, suite à une crise intestinale aigüe, Castro cède temporairement ses pouvoirs à son frère Raúl Castro. Il est récemment apparu à la télévision cubaine, visiblement fragilisé, affirmant que sa récupération de l'intervention chirurgicale qu'il avait subie se passait bien. Des doutes persistent néanmoins quant au véritable état de santé du leader cubain. Selon des rapports des services de renseignement américains, Castro serait atteint d'un cancer en phase terminale[. Cependant, le 30 janvier 2007, la télévision vénézuélienne diffuse une vidéo en contradiction avec les déclarations américaines, vidéo qui aurait été tournée trois jours auparavant. On y voit Castro debout, s'entretenant avec Hugo Chavez. Sur cette vidéo, il semble en regain de forme et parait avoir repris du poids par rapport à la dernière vidéo d'octobre 2006.

 

Le 20 avril 2007, après plusieurs mois d’éloignement de ses fonctions, Fidel Castro a reçu à La Havane une délégation officielle chinoise de haut niveau. La durée de la rencontre (une heure) ainsi que les photos parues dans la presse locale semblent confirmer l’évolution positive de l’état de santé du leader cubain.

 

Le 6 juin 2007, Fidel Castro a fait sa grande réapparition, après plus d'un an d'absence, lors d'une interview de 52 minutes à la télévision nationale cubaine. "Tout ce que je puis dire à mes compatriotes, c'est que je fais maintenant ce que je dois faire et rien de plus, il n'y a aucun secret", a déclaré le leader cubain qui avait fait lui-même de sa santé un "secret d'État" dans son communiqué au lendemain de l'annonce de sa première opération. "Il n'y a aucun secret d'État", a-t-il répété, avant de viser "l'espionnage" américain en assurant qu'"avec leurs satellites, ils vérifient n'importe quelle personne qui se présente à l'entrée de (ma) porte". Alors que les responsables cubains répètent depuis plusieurs mois qu'il reviendra prochainement aux affaires, le chef de l'État cubain n'a fait aucune allusion à la question, consacrant l'essentiel de l'entretien à rendre hommage au Viêt Nam, un "pays-frère" allié de Cuba.

 

Depuis le 29 mars 2007, Fidel Castro signe des articles politiques publiés dans la presse officielle cubaine. Son allié le président vénézuélien Hugo Chavez affirme régulièrement que l'état de santé du leader cubain est bonne et dément des spéculations sur sa mort. Enfin, le 21 septembre 2007, plus de trois mois après sa dernière prestation télévisée, Fidel Castro réapparait sur le petit écran pour démentir ces rumeurs. "Eh bien, je suis là. Il est moribond, il est mort, il va mourir après-demain. Eh bien, personne ne sait quel jour il va mourir" a plaisanté le leader cubain au terme de l'entretien d'une heure.

 

La plupart des analystes politiques s'accordent alors à dire que les possibilités d'un retour au pouvoir de Fidel sont extrêmement minces et qu'il est beaucoup plus probable qu'il prenne un rôle de "patriarche" vigilant et que Raúl se présente à sa place à la présidence du pays lors des élections de 2008 (au plus tard le 5 mars). Mais le 2 décembre 2007, le leader cubain est choisi comme candidat à l'Assemblée nationale en vue des élections du 20 janvier 2008 ce qui lui permet théoriquement de se présenter au scrutin présidentiel.

 

Puis, le 18 décembre 2007, Castro laisse entendre qu’il est prêt à abandonner formellement le pouvoir. "Mon devoir élémentaire consiste à ne pas m'accrocher à des fonctions et à ne pas non plus faire obstacle à l'émergence de personnes plus jeunes," écrit-il dans une lettre adressée au peuple cubain

 

Dans un texte publié le 24 janvier 2008 à la première page des quotidiens cubains, l'ancien révolutionnaire a dévoilé pour la première fois quelques détails sur cet épisode douloureux de sa vie. Quand je suis tombé gravement malade la nuit du 26 et à l'aube du 27 juillet, j'ai pensé que ce serait la fin, écrit-il. Tandis que les médecins luttaient pour ma vie, le conseiller en chef du Conseil d'Etat a lu sur mon insistance le texte et j'ai dicté les changements à apporter, poursuit-il, faisant référence à ses mémoires.

 

Le 19 février 2008, Fidel Castro annonce dans l'édition électronique de Granma (organe officiel du régime) qu'il renonce à la présidence de Cuba.

 

 

La politique économique

 

Fidel Castro

Castro consolida son contrôle sur le pays en nationalisant les industries et en expropriant aussi bien les Cubains que les non-cubains et en mettant en place des politiques sociales. Nombre de Cubains, à cause des expropriations, quittèrent l'île, la plupart pour Miami, en Floride, où ils constituèrent une importante communauté anti-castriste. À cause de la politique des blocs durant la guerre froide, et à cause de l'embargo établi par les États-Unis, Cuba devint de plus en plus dépendant des échanges commerciaux avec l'URSS et le bloc de l'Est, qui représentèrent environ 50% de son PNB réel, dont une aide importante sous la forme de prix surévalués. La dissolution de l'Union soviétique en 1991 eut de sévères répercussions sur l'économie du pays.

 

Les sanctions économiques contre Cuba, interdisant notamment aux touristes américains de s'y rendre, sont présentées par les castristes comme un facteur majeur dans les troubles économiques de l'île. A contrario, les défenseurs de l'embargo répondent que celui-ci n'est le fait que des États-Unis et que Cuba reste libre de commercer avec les autres pays. Cependant, les États-Unis tentent d'empêcher les filiales étrangères des compagnies américaines de commercer avec Cuba et imposent des sanctions aux compagnies étrangères qui font des bénéfices sur des propriétés nationalisées sans compensation. Ils restreignent également leurs propres échanges avec les petits pays qui traitent avec Cuba.

 

Cuba est la deuxième destination touristique des Caraïbes la plus prisée (derrière la République dominicaine) ce qui lui apporte des devises étrangères vitales. L'île reçoit également d'importants subsides (on les estime à 850 millions de dollars) de la part de cubains exilés qui en envoient à leur famille ou à leurs amis. En échange de personnel médical, Cuba reçoit également du pétrole en provenance du Venezuela, suite à la suppression du canal d'alimentation de l'Europe de l’Est.

 

Ces dernières années, Castro a encouragé le développement de la biotechnologie pour soutenir l'économie cubaine et trouver des substituts à la dépendance extérieure cubaine en matière de produits de santé. Cette politique a fait craindre un développement d'armes biologiques par Cuba. Aussi, en 2002, l'un des objectifs de la visite de l'ancien président Carter était-elle de visiter les sites d'ingénierie génétique. Depuis, l'île a bénéficié des exportations de technologie médicale et de la croissance du tourisme à but sanitaire.

 

 

Les systèmes d'éducation et de santé cubains

La communication du régime castriste à propos des réalisations économiques et sociales met un fort accent sur deux domaines phares : l’éducation et la santé. À Cuba, chacun peut accéder aux soins et à l'éducation. Durant la période castriste, ces deux domaines montrent des statistiques officielles très bonnes, parmi les meilleures d’Amérique latine et dans le peloton de queue des pays développés. En 2000, après un demi siècle de castrisme, les taux officiels cubains se sont améliorés tant pour l’alphabétisation (96%) que pour la mortalité infantile (0,9%). Le PNB par habitant, lui, est devenu médiocre et place Cuba parmi les pays pauvres ou relativement pauvres.

 

Selon les statistiques de l’UNESCO, le taux d’instruction de base à Cuba est l’un des plus élevés d’Amérique latine. Le taux d’alphabétisation cubain a progressé de 76% à 96% en 1961. La campagne d'alphabétisation engagée par Fidel Castro a été concentrée sur les campagnes, notamment celles de la province Oriente où le niveau d'éducation était de l'ordre de 50% avec un fort taux d'immigrés venant notamment de Haïti. Lors d'un discours à l'automne 1960 devant les Nations unies, Fidel Castro annonça que Cuba serait « le seul pays qui pourra dire, après quelques mois, qu'il ne possède plus un seul illettré ». Près de 270 000 professeurs et étudiants furent envoyés à travers le pays pour apprendre à lire et à écrire à ceux qui le souhaitaient. Les personnes qui terminaient leur cycle d'études étaient encouragées à envoyer une lettre à Fidel Castro comme test. Le musée national de l'instruction cubaine conserve 700 000 de ces courriers. La télévision cubaine diffuse, en plus des programmes de divertissement, des cours du second degré pour la population adulte.

 

L’opposant cubain Jacobo Machover relativise les réussites du système éducatif cubain. Selon lui, « l’éducation massifiée, gratuite et accessible à tous, tient davantage de l’endoctrinement que de l’acquisition des savoirs. Et les élèves contribuent eux-mêmes à leur propre entretien, obligés qu’ils sont de participer à des travaux agricoles non rémunérés en effectuant des séjours prolongés à "l’école de la campagne". Le système castriste a fondé un enseignement à plusieurs vitesses, avec l’existence de vocacionales, réservées en théorie aux meilleurs élèves, en pratique aux enfants des dirigeants du Parti. Quant à l’université, elle est interdite à tous ceux qui n’ont pas un dossier révolutionnaire à toute épreuve. Les séances de critiques et d’autocritiques publiques, à la suite desquelles les étudiants accusés d’attitudes "déviantes" ou de "diversionnisme idéologique" font l’objet d’une exclusion immédiate, sont monnaie courante. Pour tous, privilégiés ou non, l’apprentissage du "matérialisme dialectique et historique" est de règle ».

 

Le système de santé s’affiche d'excellente qualité. En reconnaissance de ses efforts, Fidel Castro fut le premier chef d'État à recevoir la médaille de la Santé Pour Tous décernée par l'organisation mondiale de la santé (OMS). La mortalité infantile est la plus basse de la région, avec toutefois un fort taux d’avortements, notamment pour raison médicale. La majeure partie du travail effectué par Cuba en matière de santé a porté sur l'enfance. Les média cubains mettent fréquemment en avant la différence entre les enfants cubains et ceux de Bogotá, Los Angeles, Buenos Aires, les «pueblos jóvenes» du Pérou, ou les favelas du Brésil. Tous les enfants cubains ont le droit d'acheter un litre du lait par jour à un prix abordable jusqu'à l'âge de 7 ans. L'espérance de vie à Cuba est officiellement à peine inférieure à celle des États-Unis en 2002, et est la plus élevée de toute l'Amérique latine. L'espérance de vie est passée de moins de 60 ans en 1959 à 73 ans en 2004, montrant l’amélioration des conditions de vie depuis le début du XXe siècle.

 

Environ 20 000 médecins ont été envoyés par Cuba auprès de 60 pays du tiers monde.

 

 

Une image populaire

Contrairement à de nombreux chefs d'État, il n'a été représenté que deux fois sur un timbre. La première fois en 1974, en commémoration de la visite de Leonid Brejnev, puis en 1999, sur un timbre commémorant le 40e anniversaire de la Révolution. Le régime a plutôt encouragé l'admiration envers le héros de l'indépendance, José Martí ou les martyrs de la révolution tels que Camilo Cienfuegos et surtout Che Guevara. Apparaissant rarement en public sans son uniforme militaire, Castro est connu pour ses discours fleuves qui durent souvent plusieurs heures et contiennent nombre de données et références historiques. Il a pour tradition de clôturer ses discours par son slogan « la Patrie ou la mort, nous vaincrons !».

 

Son surnom de « líder máximo », qui n'est plus guère utilisé à Cuba, est une contraction de « líder máximo de la Revolución Cubana ». Les Cubains lui préfèrent le surnom de « Comandante ».

 

 

Les prisonniers politiques

Depuis 1959, certains cubains opposés au processus révolutionnaire sont entrés dans la clandestinité et ont instauré un climat de terreur avec attentats et sabotages qui ont coûté la vie à près de 4000 personnes, ont connu la prison. L'un des plus célèbre est Armando Valladares qui a raconté son expérience dans « Against All Hope ». Il s'avèrera que Valladares, qui fut condamné pour terrorisme et qui s'était fait passé pour un poète paralytique, était en réalité en parfaite santé. Il obtiendra par la suite la nationalité étasunienne et deviendra ambassadeur de Ronald Reagan auprès des Nations unies.Au fur et à mesure de l'emprise totale du pouvoir révolutionnaire sur Cuba, le nombre de prisonniers politiques a décru. La situation de guerre permanente que subissait Cuba explique également ces précautions du régime afin de garantir sa sécurité. Après la chute du Mur de Berlin et la dissolution de l'Union soviétique, le régime castriste a considérablement réduit sa répression politique (la guerre froide étant terminée) pour se concentrer sur les problèmes économiques et obtenir des pays occidentaux y compris les États-Unis d'Amérique des aides financières et humanitaires.

 

Selon un rapport publié le 10 janvier 2005 par la Commission cubaine pour les droits de l’homme et la réconciliation nationale (CCDHRN), 294 prisonniers politiques sont encore enfermés à Cuba, contre 317 début 2004. Selon ce rapport, en 2004, au moins 21 personnes ont été emprisonnées pour des motifs politiques. Il rappelle également que le gouvernement cubain continue de refuser l’accès aux prisons au Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et à la Commission des droits de l’homme de l’ONU.

 

 

Fortune

En 2003, le magazine américain Forbes estime la fortune de Fidel Castro à "au moins 110 millions de dollars.  En 2004 à 150 millions ; puis, en 2005, à 550 millions de USD. Et enfin en 2006, à 900 millions de dollars américains, mais ce calcul relève « plus de l’art que de la science ».Jusqu' en 2003, le magazine se contentait d’attribuer, de manière arbitraire, une partie du PIB cubain, environ 10%, à Fidel Castro. Pour l'année 2006, la valeur des entreprises d'État a été comptabilisée comme relevant de sa fortune personnelle. Celui-ci a démenti ces révélations et affirme qu'il ne gagne que l'équivalent de 40 USD par mois, il s'est par ailleurs engagé à quitter ses fonctions si la preuve est apportée qu'il possède une telle fortune. Il est à signaler que Castro roule dans une vieille mercedes des années 1980 et son "jet" privé est un viel iliouchine qui n'est plus en fabrication depuis les années 1970. S'il est aussi riche que le magazine Forbes le déclare, il ne le montre guère.

 

 

 

Publié dans Actualités

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