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Publié le par SALOMON BIMANSHA

 
18  Mars  1977

Marien Ngouabi

 

undefinedMarien Ngouabi était le président du Congo (Congo-Brazzaville), nommé le 1er janvier 1969. Il fut assassiné le 18 mars 1977. La principale université du Congo, à Brazzaville porte son nom.

 

Ancien président de la République du Congo (Brazzaville), Marien Ngouabi est né le 31 décembre 1938 à Ombellé (département de la Cuvette) en pays Mboshi d'une famille modeste.

 

Il devient président après le réalignement révolutionnaire et militaire de 1968 qui marginalise puis destitue Alphonse Massamba-Débat lors d'un coup d'état. Son régime, marqué par une analyse objective des concepts marxistes de lutte des classes et de dictature du prolétariat, est basé sur un parti-élite à la soviétique, le PCT, parti congolais du travail, qui devient parti unique. Ses organisations de masse telles que l'UJSC (Union de la jeunesse socialiste congolaise), l'URFC (Union révolutionnaire des femmes du Congo) ou l'UNEAC (Union nationale des écrivains et artistes du Congo) encadrent la population.

 

undefinedNgouabi, personnage complexe et cultivé, que son extrême simplicité et son accessibilité rendent comparable à Agostinho Neto (Angola) ou Thomas Sankara (Burkina Faso), termine comme eux tragiquement sa carrière politique. Après les tentatives avortées de coup d'État de Kinganga (1970) et Ange Diawara (1972-1973), pris entre intérêts pétroliers naissants, rivalités discrètes entre Occident et URSS, et conflits latents entre micro-nationalismes congolais Nord-Sud, il est assassiné le 18 mars 1977 dans sa résidence de l'état-major à Brazzaville. Il existe aujourd'hui un Musée à son nom à Brazzaville.

 

Biographie 

31 décembre 1938 : naissance à Ombélé, village situé à une dizaine de kilomètres du district d’Owando (alors baptisé Fort-Rousset) de Osséré m’Opoma (Osséré Dominique) et de Antoinette Mboualé-Abemba.

 

1947-1953 : études primaires à Owando

 

14 septembre 1953 : entrée à l’Ecole des enfants de troupes « Général Leclerc » à Brazzaville.

 

1957 : Affectation à Bouar (en Oubangui-chari actuellement République Centrafricaine).

 

1958-1960 : Service militaire au Cameroun

 

Septembre 1960 : Entrée à l’Ecole Militaire Préparatoire de Strasbourg (France)

 

Septembre 1961 : Entrée à l’Ecole Inter-armes de Coëtquidan Saint-Cyr.

 

1962 : retour au Congo avec le grade de Sous-Lieutenant et affectation à la Garnison de Pointe-Noire en qualité d’Adjoint au Commandant du Bataillon d’Infanterie.

 

1963 : Marien Ngouabi est promu au grade de Lieutenant

 

1965 : Marien Ngouabi crée le premier bataillon parachutiste

 

Avril 1966 : Réduction de Ngouabi au grade de Soldat 2ème classe suite à son refus d’une nouvelle affectation à Pointe-Noire.

 

29 juillet 1968 : arrestation du Capitaine Marien Ngouabi et du Sous-Lieutenant Eyabo

 

31 juillet : Libération de Marien Ngouabi par un détachement de Para-commandos. Il entre dans l’Histoire en tant que « L’Homme du 31 juillet »

 

5 août 1968 : Création du Conseil National de la Révolution (CNR).

 

3 septembre 1968 : démission du Président Massamba-débat. Marien Ngouabi devient Président du Conseil National de la Révolution.

 

1er Octobre 1968 : Le Capitaine Ngouabi est promu Commandant, un grade qu’il conservera jusqu’à son assassinat le 18 mars 1977.

 

31 décembre 1968 : Le Commandant Marien Ngouabi devient Chef de L’Etat

 

31 décembre 1969 : Création du Parti Congolais du Travail

 

19 mars 1976 : Marien Ngouabi sort indemne d’un accident d’hélicoptère qui coûtera la vie à deux personnes

 

18 mars 1977 : Marien Ngouabi est assassiné à sa résidence de l’Etat major à 14 heurs 30 minutes.

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Citations 

 

« Lorsque ton pays est sale et manque de paix durable, tu ne peux lui rendre sa propreté et son unité qu’en le lavant avec ton sang » Marien Ngouabi, 13 mars 1977 : dernier discours à la place de l’hôtel de ville de Brazzaville.

 

« L’unité nationale, la seule vraie, c’est la conjugaison des efforts de tout le peuple, à travers les 9 régions du pays, sur la base du travail en vue de l’augmentation de la production nationale. Et la paix sociale ne peut se maintenir que dans un contexte général de travail ». Marien Ngouabi, 31 décembre 1976.

 

« Il n’est pas possible d’obliger les masses à accepter tel ou tel cadre, comme le représentant valable de l’avant-garde prolétarienne. Le respect des masses se gagne. Aucun prestige ne vient du ciel. C’est notre pratique qui nous le confère ou, au contraire, nous le refuse. Les masses veulent retrouver chez leurs dirigeants, sinon l’image de ce qu’elles sont actuellement, du moins celle de ce qu’elles désirent devenir pour que la société soit meilleure. L’autorité du Parti sera toujours contestée tant que ses cadres n’auront pas ce rayonnement qui crée des disciples et les militants à toute épreuve » Marien Ngouabi, décembre 1974

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« Du haut de la résidence présidentielle, assis sur l’une des terrasses principales qui offrent une vue merveilleuse sur le fleuve Congo, je me suis senti profondément touché par un spectacle pourtant régulier et monotone propre à l’Afrique noire, à toute l’Afrique tout simplement. Ce spectacle me bouleverse parce que, en tant que responsable politique et cadre de ce pays, le Congo, je me trouve directement concerné par ce que j’observe. Je ne suis pas dans l’arrière-pays, je me trouve à Brazzaville, capitale de la République Populaire du Congo. Je suis dans une ville des plus agitées de l’Afrique, une ville où très tôt, dès 1963, les masses populaires ont osé bravé les canons de l’impérialisme pour décider elles-mêmes de leur propre histoire, l’histoire de leur pays. Je suis à Brazzaville où, depuis bientôt huit ans, le socialisme scientifique n’est plus un vain mot, une doctrine inconnue de notre peuple, et mieux de notre jeunesse intellectuelle dynamique et révolutionnaire. Mais ce spectacle me hante tellement aujourd’hui que je suis obligé de commencer d’écrire précocement l’expérience de notre Révolution, ce qu’a été notre Révolution, et ce que pourra et doit être notre Révolution. En face de moi, pendant que j’écris, il y a des femmes, des femmes paysannes qui sont là, depuis des heures, au bord du fleuve Congo, coupe-coupe et houe à la main, fatiguées mais laborieuses. Des femmes qui travaillent pour se nourrir, pour s’habiller, pour vivre, pour faire l’histoire du Congo, l’histoire d’une étape de notre Révolution, l’histoire d’une Afrique exploitée. Elles sont là dès les premières heures de la journée, avec tous leurs enfants et même leurs tout petits enfants. Elles transforment la nature, elles créent, elles travaillent pour la production. Il y a aussi quelques hommes affairés pour la même besogne et tous ici, dans notre capitale, font bien partie de la paysannerie pauvre qui est la couche la plus importante de notre société. Je me suis rendu compte qu’il y a une grande différence entre ce que je veux et ce que j’obtiens, entre ce que je dis et ce qui se fait réellement ou concrètement. Je me suis rendu compte et je me rends de plus en plus compte qu’il risque d’exister un vide entre les directives et l’exécution, entre la théorie et la pratique »

 

Marien Ngouabi, Samedi 19 juin 1971 (16h16)

 

Publié dans DOSSIER DU JOUR

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