DOSSIER DE DIGITAL CAFE
2 Avril 2005 Mort de Jean-Paul II
Jeunesse
Karol Józef Wojtyła naît à Wadowice, petite ville de Galicie, deuxième fils d’Emilia, née Kaczorowska (1884 - 1929), et de Karol Wojtyła (1879 - 1941), officier en retraite. Le couple aura également une fille, Olga, morte en 1914 dès la naissance. Très tôt, il perd sa mère (1929) puis son frère aîné, Edmund (1906-1932), médecin.
En 1941, à la mort de son père qui était le dernier membre de sa famille, Karol Wojtyła décide de devenir prêtre et en octobre 1942, il est accepté au séminaire clandestin que l’archevêque a organisé malgré l’interdiction allemande de former de nouveaux prêtres. En octobre 1944, menacé par l’insurrection de Varsovie, il trouve refuge au Palais épiscopal où le cardinal Adam Sapieha cache les séminaristes. Il ne retrouve sa liberté de mouvement que le 17 janvier 1945, suite à la libération de Cracovie.
Il est ordonné prêtre le 1er octobre 1946. Le cardinal Sapieha l’envoie aussitôt compléter sa formation à l’Angelicum de Rome, université alors dirigée par les dominicains. Il y restera deux ans, pour préparer sa thèse de doctorat en théologie sur « La foi dans la pensée de saint Jean de la Croix ». Il fait également des séjours en France et en Belgique. Il rencontre le théologien Henri de Lubac, l’abbé Joseph Cardjin, fondateur de la Jeunesse ouvrière chrétienne, et observe l’expérience des prêtres-ouvriers.
Prêtre, évêque et archevêque
Le 28 septembre 1958, le pape Pie XII le nomme évêque auxiliaire de Cracovie. À 38 ans, Karol Wojtyła est le plus jeune évêque de Pologne. C’est à cette époque qu’il choisit sa devise « Totus tuus » (« tout à toi »), illustration de sa dévotion à la Vierge Marie. Il continue à se consacrer à la littérature, donnant même en 1960 une pièce de théâtre, La Boutique de l’orfèvre, dont le sous-titre est : « méditation sur le sacrement de mariage qui, de temps en temps, se transforme en drame. » Il collabore aux revues Znak et Tygodnik Powszechny, signant ses poèmes du pseudonyme « Andrzej Jawień ».
Il participe aux travaux préparatoires de Vatican II, notamment sur les schémas des futures constitutions dogmatiques Gaudium et spes et Lumen gentium. Il devient ainsi la figure de proue de l’épiscopat polonais. Paul VI le nomme archevêque de Cracovie le 13 janvier 1964, puis cardinal en 1967. En 1976 il prêche des Exercices spirituels au pape Paul VI et à la curie romaine[1]. Il joue un rôle important dans le groupe qui conseille Paul VI au sujet de la contraception juste avant l'encyclique "Humanae Vitae".
Selon les journalistes le conclave serait divisé entre deux favoris : Giuseppe Siri, archevêque de Gênes, et Giovanni Benelli, archevêque de Florence et proche de Jean-Paul Ier. Karol Wojtyla est élu le 16 octobre 1978 pape de l’Église catholique romaine, au huitième tour de scrutin. On sait que Mgr König, archevêque de Vienne, était très proche de lui, et paraît avoir été un de ses grands électeurs. Fait atypique : il était vêtu en curé au plus fort de l'élection.
La surprise est alors très grande : il est le premier pape slave de l'histoire et le premier non-italien depuis Adrien VI en 1522. Le cardinal protodiacre peine d'ailleurs à prononcer son nom lors de l'habemus papam et en oublie même de donner le nom choisi par le nouveau pape ; la foule croit d'abord avoir affaire à un cardinal africain et nombre de commentateurs sont pris de court lors de l'annonce, ignorant tout du nouveau pape. Le service de presse du Vatican n'ayant lui-même pas prévu de fiche biographique. Jean-Paul II se démarque dans la succession des papes par sa nationalité, son âge et sa condition d’ancien athlète. Surtout, il vient d’un pays communiste, d’au-delà du rideau de fer. Dans sa première déclaration, ce détenteur de l'infaillibilité suggère avec humour à la foule de le corriger s'il fait des erreurs... en Italien. Le pape est polyglotte.
Après avoir, semble-t-il renoncé à prendre le même nom que le saint patron de la Pologne, il choisit Jean-Paul II, en continuité avec ses trois prédécesseurs immédiats. Il inaugure son pontificat le 22 du même mois.
Son pontificat sera le troisième plus long (9 664 jours) de l’histoire bi-millénaire de la papauté. Sur ses 263 prédécesseurs, seul Pie IX (1846-1878) a régné plus longtemps que lui (31 ans 7 mois et 17 jours), mais saint Pierre, le premier des évêques de Rome, aurait régné encore plus longtemps (34 ans ou 37 ans dont 25 à Rome). Durant son règne, il aura connu trois présidents français, cinq présidents des États-Unis d'Amérique, et sept chefs d’état d’Union soviétique puis de Russie
L’attentat de mai 1981
Le 13 mai 1981, Jean-Paul II est victime d’un attentat. Dix sept mois après que Mehmet Ali Ağca lui a tiré dessus sur la place Saint-Pierre à Rome, devant une foule de 20 000 fidèles, le pape s’est rendu dans sa cellule pour lui accorder son pardon. Jean-Paul II attribue sa miraculeuse survie à l’intervention de la Vierge de Fátima et ne renonce pas aux déplacements et à l’action diplomatique. Il circule désormais parmi la foule dans une voiture blindée surnommée « papamobile ». Il est le premier Pape à visiter la cellule d'un prisonnier, celle d'Ali Agca.
Plusieurs thèses ont été formulées sur un possible commanditaire. Selon certaines sources, cet attentat pourrait être l’œuvre du GRU, les services de renseignements de l’armée soviétique. C’est Mehmet même qui aurait informé le souverain pontife de ce fait et Jean-Paul II emporta le secret dans sa tombe. D'autres sources laisseraient entendre qu'il s'agirait d'une action menée par la mafia turque commanditée par la mafia italienne.
Problèmes de santé et décès
Il a subi six interventions chirurgicales. Lors de l'hospitalisation qui a suivi l'attentat de 1981, il a été transfusé avec du sang contaminé par un cytomégalovirus, ce qui l’affaiblira énormément par la suite. Jean-Paul II a souffert de la maladie de Parkinson depuis le milieu des années 1990 et jusqu'à sa mort.
Le pape Jean-Paul II s’est éteint au Vatican le 2 avril 2005 à 21 h 37, heure locale, à l’âge de 84 ans et après un pontificat de 9 673 jours, le 3e plus long de l’histoire de l’Église. D’après le certificat du décès publié le 3 avril par le Vatican, sa mort est due à un choc septique et une insuffisance cardiaque. Il fut enterré au Vatican le 8 avril. Le cardinal Ratzinger lui succéda le 19 avril 2005 sous le nom de Benoît XVI.
Œuvres
Jean-Paul II a prononcé 20 351 discours pendant son seul pontificat dont 3 438 hors d'Italie. Ses écrits et textes de discours représentent, par écrit, plus de 80 000 pages (soit environ 40 fois le volume de la Bible catholique).
Les seuls écrits officiels de Jean-Paul II représentent 55 volumes d'actes du Saint-Siège auxquels il faut ajouter ses écrits personnels publiés et sans doute des milliers de lettres et documents privés divers.
Encycliques
Jean-Paul II a écrit 14 encycliques :
Fides et Ratio, 14 septembre 1998, sur les relations entre la foi et raison.
Ut Unum Sint, 25 mai 1995, sur l'engagement œcuménique
Evangelium Vitæ, 25 mars 1995, sur la valeur et l'inviolabilité de la vie humaine.
Veritatis Splendor, 6 août 1993, sur l'enseignement moral de l'Église (publié en France)
Centesimus Annus, 1er mai 1991, mise à jour de Rerum Novarum, sur les connaissances et l'organisation sociale
Redemptoris Missio, 7 décembre 1990, sur la valeur permanente du précepte missionnaire
Sollicitudo Rei Socialis, 19 février 1988, sur la question sociale, à l'occasion des 20 ans de Populorum progressio
Redemptoris Mater, 25 mars 1987, sur la place de la Vierge Marie dans la foi
Dominum et Vivificantem, 30 mai 1986, sur l'Esprit Saint dans la vie de l'Eglise et du monde
Slavorum Apostoli, 2 juillet 1985 , sur Saints Cyrille et Méthode
Laborem Exercens, 14 septembre 1981 , sur le travail humain
Dives in Misericordia, 2 février 1980, Sur la miséricorde divine
Redemptor Hominis, 4 mars 1979, sur la dignité humaine
Autres écrits
Jean-Paul II a écrit :
14 exhortations apostoliques,
11 constitutions apostoliques,
28 motu proprio,
42 lettres apostoliques,
dont : Novo millennio ineunte, au début du nouveau millénaire. Présentation par Mgr Jacques Perrier. Bayard éditions/Centurion/Cerf/MAME. 2001. ISBN 2-227-91151-4.
Livres
Sous le nom de Karol Wojtyla
Frère de notre Dieu et Écrits sur le théâtre, éditions Cana/Jean Offredo et éditions du Cerf, 1983, 157 p, ISBN 2-204-01967-4 (Cerf) ISBN 2-86335-037-4 (Cana)
La Boutique de l’orfèvre, éditions Cana/éditions du Cerf, 1983, 157 p, ISBN 2-204-01455-9